Le départ de Louis XVI des Tuileries (9 et 10 août 1792)

Ramenés de Versailles à Paris le 6 octobre 1789, le roi et sa famille s’installent au palis des Tuileries inhabité depuis plus d’un siècle. Ils y demeurent jusqu’au 10 août 1792… Cette nuit là, le tocsin a sonné et, aux premières lueurs du jour, Louis XVI découvre le peuple, uni aux Marseillais, en bon ordre se ranger en bataille en face du château. Le roi décide alors de se réfugier, avec ses proches, à l’Assemblée nationale.

La revue des troupes de Louis XVI

Le 9 août 1792 à minuit, le tocsin se mit à sonner. C’était le signal convenu. Les sections se remplirent. Les colonnes se formèrent : la plus importante était celle du faubourg Saint-Antoine. Aux Tuileries, personne ne pouvait dormir. Les Suisses avaient pris position ainsi que les gardes nationaux. Un plan de défense avait été préparé par Viomesnil et adopté par le roi. Mandat, commandant général de la garde nationale, était décidé à l’appliquer. Il avait rameuté les bataillons les plus fidèles ; il les avait disposés dans les jardins et les cours, et fait mettre des canons en batterie. Ces hommes attendaient la venue de Louis : quelques paroles eussent relevé leur courage, mais, comme toujours, incertain de la conduite à tenir, il s’abstenait de se montrer !
Vers 4 heures, Mandat fut convoqué à l’hôtel de ville. Il s’y rendit, ignorant que le comité insurrectionnel en avait chassé la municipalité. On le mit en état d’arrestation. Et, comme on le conduisait à la prison de l’Abbaye, il fut massacré par la populace.
Les colonnes d’émeutiers s’ébranlèrent entre 5 et 6 heures du matin, le 10 août par conséquent. Elles ne se hâtaient point ; il leur fallait converger avec ensemble vers les Tuileries, afin de n’être pas écrasées séparément. Dans le palais, la défense paraissait désorganisée par la disparition de Mandat. On décida le roi à passer les défenseurs en revue.
Dans les cours de la façade du Carrousel, il fut accueilli par de nombreux cris de « Vive le roi! » mais les canonniers de la cour Royale restèrent silencieux ou crièrent : « Vive la nation! »
Quand il passa dans le jardin des Tuileries, les cris de « Vive la nation! » se firent de plus en plus fréquents à mesure qu’il se rapprochait du Pont-Tournant.
Du côté du bord de l’eau, il y avait de nombreux sans-culottes armés de piques. Ils criaient « A bas le veto! » et aussi : « A bas le gros cochon! » La reine, qui du château entendait ces cris, essuyait ses yeux rougis.

Le pitoyable cortège sortit des Tuileries

Pendant la bataille des Tuileries Louis XVI décide de se réfugier, avec ses proches, à l'Assemblée nationale.

L’attaque était imminente. Déjà, place Vendôme, le sang avait coulé ; une patrouille royaliste avait été surprise et massacrée. On promenait les têtes de ces malheureux au bout d’une pique. Mais Louis XVI avait déjà pris sa décision. Au risque de périr ignominieusement, il ne voulait pas faire tirer sur le peuple. Viomesnil avait perdu sa peine et Mandat était mort pour rien ! Louis avait envoyé prévenir l’Assemblée, qui ne bougea point. Le procureur-syndic Roederer lui déclara alors que, puisqu’il renonçait à se défendre, il allait infailliblement périr et causer la perte de sa famille, à moins qu’il ne prît immédiatement le parti de se rendre à l’Assemblée. La reine se récria. Roederer répliqua qu’elle serait responsable de la mort de son mari. Quant au roi, l’idée de placer le pouvoir exécutif sous la protection de l’Assemblée lui parut habile. Mais les législateurs étaient-ils décidés à le protéger ? Le pitoyable cortège sortit du château, traversa les jardins entre deux haies de Suisses et de gardes nationaux. La foule hurlait : « A bas le veto ! Point de femmes ! Nous voulons le roi seul ! » Le roi et la reine étaient accompagnés de leurs enfants, de Madame Elisabeth, de la princesse de Lamballe et de Mme de Tourzel. Les ministres donnaient le bras aux dames. On arriva au Manège. Le roi s’assit aux côtés de Vergniaud qui présidait ; il dit :
Messieurs, je viens ici pour éviter un grand crime ; je me croirai toujours en sûreté avec ma famille au milieu des représentants de la nation.
Vergniaud répondit :
L’Assemblée nationale connaît tous ses devoirs, elle regarde comme un des plus chers le maintien de toutes les autorités constituées.
Le règlement ne permettait pas que l’Assemblée délibérât en présence du roi. On plaça donc symboliquement la famille royale dans le « logographe », qui était la loge grillagée où se tenait habituellement le secrétaire chargé des procès-verbaux. Roederer prit la parole pour relater la situation. Tout à coup on entendit un coup de canon, suivi d’une fusillade.

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