Les enterrements Sans prêtres ni croix en 1794

Le serment civique ou la mort
En avril 1791, le pape Pie VI condamne la voie hérétique dans laquelle s'est engagée
la France. Dès lors, les révolutionnaires persécutent les gens d'Eglise: soit les prêtres déclarent leur foi en la Révolution, soit ils sont déportés ou exécutés.

Les clandestins de Paris
Dans l'île de la Cité, rue de la Barillerie, la veuve Bergeron, quincaillère qui a mis son atelier à la disposition de la défense nationale pour des fabrications d'armes blanches, abrite deux non-jureurs, l'un forgeron, l'autre tourneur sur métaux qui disposent d'une chapelle aménagée sous les combles. Rue Saint-Germain-l'Auxerrois, rue Montorgueil, rue des Victoires-Nationales, rue Saint-Denis, les frères Tailleur, Mme Chibert, M. Roland, M. Quatre-mer reçoivent des réfractaires et avec des fidèles d'alentour assistent à leur messe. Chez dame Le Canut, rue Vieille-du-Temple, chaque jeudi, des ecclésiastiques se réunissent pour adorer le Saint-Sacrement. Même au plus fort de la Terreur, on dira des messes dans la capitale.

Les fermetures d'églises se généralisent en 1794

En décembre 1794, les fermetures d'églises se généralisent et on descend les cloches.

Le 5 octobre 1793, la Convention, pour déchristianiser la société, supprime, en imposant le calendrier républicain, les dimanches et fêtes. Noël, Pâques, Pentecôte, l’Assomption, la Toussaint disparaissent.
Elle fait enlever les noms des saints des villes, places, avenues et rues.
Par le décret du 6 novembre 1793, elle autorise les communes à supprimer les paroisses ce qui a pour effet d’anéantir l’Eglise constitutionnelle, oeuvre de la Révolution ! Notre-Dame de Paris est transformée en Temple de la raison.
Deux arrêtés prescrivent que les enterrements se feront sans prêtre et sans croix. Le 21 novembre, les restes de sainte Geneviève sont jetés sur un bûcher, place de Grève.
En décembre, les fermetures d’églises se généralisent et on descend les cloches. Enfin, les cultes catholique et protestant sont interdits. Les églises resteront fermées jusqu’en 1800.
Couvents et séminaires sont transformés en casernes et prisons ou voués à la démolition comme le monastère de Cluny et sa magnifique abbatiale romane.
L’opinion publique n’adhère pas à la déchristianisation. Les gens opposent la force d’inertie aux mesures qu’ils n’admettent pas. Ils manifestent leur attachement au dimanche. Ils veulent les cloches, les processions, les pèlerinages et leurs cantiques, les fêtes votives, les statues de la Vierge Marie, des saints patrons des villages, des paroisses, des métiers, les confréries.

Les prêtres clandestins de 1794

Interdits de séjour, pourchassés, les prêtres réfractaires qui célèbrent le culte en secret et les laïcs qui les reçoivent, les aident et, à partir du décret du 16 avril 1794, les prêtres constitutionnels restés fidèles à leur sacerdoce, risquent donc la peine de mort.
Que font, pour vivre, les prêtres clandestins qui ne disposent pas d’une fortune personnelle? Ils exercent diverses professions, divers métiers ou occupent des emplois publics en dissimulant leur identité véritable.
Les voilà répétiteurs, professeurs de langues, de sciences ou de mathématiques, médecins, conseillers juridiques, merciers, épiciers, marchands de tableaux, ménétriers, fripiers, colporteurs, chaudronniers, porteurs d’eau, jardiniers, menuisiers, tisserands voire manutentionnaires au service des armes de la République .
Presque tous détiennent une carte de civisme, certains, naturellement sous des noms d’emprunt, participent aux assemblées de leur section ou prennent du service dans la Garde nationale. Ainsi M. Guillon, devenu M. Pastel, médecin résidant à Sceaux.
Un jour, à la barrière d’Orléans, il subit un examen en règle. Le factionnaire regarde longuement sa carte, le dévisage et finalement la lui rend en disant : « C’est faux ! Tu mens, citoyen ! Tu mens ! Tu es un calotin de la pire espèce et tu ne t’appelles pas Pastel mais Guillon. » Et voyant que son interlocuteur, troublé, cherche la parade, il ajoute : « Médecin des corps, soignez bien les âmes ! » Alors M. Guillon reconnait, sous l’uniforme du garde, l’abbé Borderies du collège Sainte-Barbe ! Plus tard, ce Borderies deviendra vicaire général de Paris, puis évêque de Versailles !

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Les clandestins de Paris
Dans l'île de la Cité, rue de la Barillerie, la veuve Bergeron, quincaillère qui a mis son atelier à la disposition de la défense nationale pour des fabrications d'armes blanches, abrite deux non-jureurs, l'un forgeron, l'autre tourneur sur métaux qui disposent d'une chapelle aménagée sous les combles. Rue Saint-Germain-l'Auxerrois, rue Montorgueil, rue des Victoires-Nationales, rue Saint-Denis, les frères Tailleur, Mme Chibert, M. Roland, M. Quatre-mer reçoivent des réfractaires et avec des fidèles d'alentour assistent à leur messe. Chez dame Le Canut, rue Vieille-du-Temple, chaque jeudi, des ecclésiastiques se réunissent pour adorer le Saint-Sacrement. Même au plus fort de la Terreur, on dira des messes dans la capitale.

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Elle fait enlever les noms des saints des villes, places, avenues et rues.
Par le décret du 6 novembre 1793, elle autorise les communes à supprimer les paroisses ce qui a pour effet d’anéantir l’Eglise constitutionnelle, oeuvre de la Révolution ! Notre-Dame de Paris est transformée en Temple de la raison.
Deux arrêtés prescrivent que les enterrements se feront sans prêtre et sans croix. Le 21 novembre, les restes de sainte Geneviève sont jetés sur un bûcher, place de Grève.
En décembre, les fermetures d’églises se généralisent et on descend les cloches. Enfin, les cultes catholique et protestant sont interdits. Les églises resteront fermées jusqu’en 1800.
Couvents et séminaires sont transformés en casernes et prisons ou voués à la démolition comme le monastère de Cluny et sa magnifique abbatiale romane.
L’opinion publique n’adhère pas à la déchristianisation. Les gens opposent la force d’inertie aux mesures qu’ils n’admettent pas. Ils manifestent leur attachement au dimanche. Ils veulent les cloches, les processions, les pèlerinages et leurs cantiques, les fêtes votives, les statues de la Vierge Marie, des saints patrons des villages, des paroisses, des métiers, les confréries.

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Interdits de séjour, pourchassés, les prêtres réfractaires qui célèbrent le culte en secret et les laïcs qui les reçoivent, les aident et, à partir du décret du 16 avril 1794, les prêtres constitutionnels restés fidèles à leur sacerdoce, risquent donc la peine de mort.
Que font, pour vivre, les prêtres clandestins qui ne disposent pas d’une fortune personnelle? Ils exercent diverses professions, divers métiers ou occupent des emplois publics en dissimulant leur identité véritable.
Les voilà répétiteurs, professeurs de langues, de sciences ou de mathématiques, médecins, conseillers juridiques, merciers, épiciers, marchands de tableaux, ménétriers, fripiers, colporteurs, chaudronniers, porteurs d’eau, jardiniers, menuisiers, tisserands voire manutentionnaires au service des armes de la République .
Presque tous détiennent une carte de civisme, certains, naturellement sous des noms d’emprunt, participent aux assemblées de leur section ou prennent du service dans la Garde nationale. Ainsi M. Guillon, devenu M. Pastel, médecin résidant à Sceaux.
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