Les procès sous la terreur

Dans leur marche inéluctable vers la Terreur, les Conventionnels, en 1793, éliminent massivement tous ceux qui sont soupçonnés d'être les « ennemis de la liberté ». Quelques mois plus tard, c'est dans leurs rangs mêmes que sont désignés de nouveaux coupables.

Le procès des Girondins

Le procès le plus spectaculaire est celui des 21 représentants girondins, expulsés de la Convention en juin 1793, et qui passent devant le Tribunal à partir du 24 octobre. Parmi eux se trouvent des chefs extrêmement célèbres : Brissot, Vergniaud, Gensonne, etc. Robespierre, qui veut leur fin rapide, obtient que, dans leur cas, on abrège encore les « formalités ». Ainsi, les accusés sont-ils privés d’avocats pour les défendre. Le 30 octobre, le président Herman prononce leur condamnation à mort pour avoir, en bloc, voulu rétablir la monarchie, provoqué l’assassinat de Marat et être les instigateurs du soulèvement de Vendée ! À l’énoncé du verdict, un des condamnés, Valazé, se poignarde devant le tribunal. Les vingt autres sont guillotinés le lendemain. Leur exécution prend, en tout, 38 minutes.

Hébertistes et indulgents

Vengeance posthume des victimes : quelques mois plus tard, ceux-là mêmes qui se sont déchaînés contre les Girondins se trouvent, à leur tour, accusés. Au début de 1794, les hommes forts du régime, Robespierre et Saint-Just, choisissent de se débarrasser de leurs derniers ennemis, à l’intérieur même de la Montagne. Le 13 mars, ils font arrêter et guillotiner les hébertistes, qui se trouvent politiquement sur leur gauche. Après quoi, le « nettoyage » continue avec l’extermination des indulgents, nom par lequel Robespierre et ses amis désignent les grands chefs de la Convention. Le 31 mars sont arrêtés Desmoulins, Danton, Philippeau, Hérault de Séchelles et d’autres, qui sont conduits à la prison du Luxembourg. Mais, cette fois, la personnalité des prisonniers provoque une grande émotion, au point que plusieurs Conventionnels demandent leur libération.
La pression de Saint-Just et de Robespierre est telle, cependant, que l’assemblée finit par voter, à l’unanimité, un décret d’accusation contre quatorze d’entre les prisonniers, « coupables d’avoir trempé dans la conspiration tendant à rétablir la monarchie, à détruire la représentation nationale et le gouvernement républicain ». Le Tribunal révolutionnaire, de nouveau, se réunit.
Le 13 germinal (2 avril 1794), les accusés comparaissent au Palais de Justice. Au président qui lui demande son identité, Danton réplique : « Je m’appelle Danton, révolutionnaire, représentant du peuple. Ma demeure ? bientôt le néant ! ensuite, le panthéon de l’Histoire. »
Quant à Camille Desmoulins, il indique fièrement son âge : « Trente-trois ans, l’âge du sans-culotte Jésus, l’âge critique pour les patriotes ! » Fouquier-Tinville et le président Herman se rendent très vite compte des difficultés présentées par ce procès. En particulier, l’éloquence de Danton est redoutable. Le tribun à la crinière de lion n’a rien perdu de sa fougue, ses accents indignés couvrent les voix du président et de l’accusateur. Saint-Just réagit en faisant voter par la Convention un décret autorisant à mettre hors des débats les accusés qui cherchent à provoquer du trouble… Pendant les deux jours qui suivent, on n’écoute même pas les témoins à décharge, et aucun accusé ne peut prendre la parole.
Après une courte délibération, les jurés prononcent le verdict : il s’agit de la mort. Le lendemain, deux charrettes conduisent les quatorze accusés à l’échafaud… Quatre mois plus tard, le 28 juillet 1794 (10 thermidor), Robespierre, à son tour décrété hors la loi par la Convention, sans véritable procès, mourra sur l’échafaud.

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Le sujet qui fâche !

Ignorants les formes judiciaires, les membres du Tribunal envoyaient les prisonniers à la guillotine sans leur laisser la possibilité
de se défendre

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