Les Ă©gyptiens cultivaient l'art du parfum

Origan, amandes amères, myrrhe, encens, et bouquets sĂ©chĂ©s ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans les tombes pharaoniques, tĂ©moins de l’emprise qu’avait le parfum sur les Egyptiens. ClĂ©opâtre disait que le parfum Ă©tait la clĂ© de sa sĂ©duction.
Alors, n’hĂ©sitons pas Ă  nous parfumer !

NÉFERTOUM, Dieu égyptien du parfum, est représenté sous les traits d’un homme couronné d’une fleur de lotus. Une ode du Nouvel Empire le décrit ainsi :
« Tu es le gardien et le protecteur de ceux quifont les parfums et les huiles, le protecteur et le dieu du lotus sacrĂ©. Osiris est le cĹ“ur des plantes, NĂ©fertoum en est l’âme. […] Le parfum divin appartient Ă  NĂ©fertoum, qu’il vive Ă  tout jamais.

Des convives imprégnés de graisse parfumée.
De nombeuses tombes du Nouvel Empire sont illustrées de scènes de fêtes et de banquets où l’on voit les convives, hommes et femmes, vêtus de blanc, porter des perruques à la mode et un cône de graisse parfumée sur la tête.
Au cours de la soirée, la graisse fondait, gouttait et glissait le long de la chevelure, imprégnant de couleur jaune la fine toile de lin des tuniques. On a longuement débattu pour savoir s’il s’agissait d’un véritable cône placé en équilibre précaire, ou d’une convention picturale permettant de représenter le personnage parfumé, indiquant par là son aspect soigné. Cependant, il est probable que les Égyptiens appliquaient une huile ou un onguent sur leur perruque, mais ne portaient pas de cône parfumé sur la tête.

La parfumerie apparut d'abord en Egypte

Les Ă©gyptiens cultivaient l'art du parfumLa parfumerie dont les fondements sont aussi anciens que la vanitĂ©, apparut d’abord en Egypte. Alors que les autres peuples se confinaient dans la simplicitĂ© de la vie pastorale, les Egyptiens s’offraient le luxe du raffinement tel qu’aucune civilisation venue après ne put les surpasser. Les illustrations retrouvĂ©es sur les nombreux vestiges pharaoniques tĂ©moignent de ce goĂ»t pour les parfums, les aromates et les cosmĂ©tiques. Dès le nĂ©olithique, 4 600 ans av. J.-C. des bouquets de fleurs sĂ©chĂ©es Ă©taient dĂ©posĂ©s dans les tombes. Cet usage sacrĂ© se retrouve tout au long de l’Ă©poque pharaonique, notamment dans le cĂ©lèbre tombeau de Toutankhamon, datant de la XVIIIe dynastie oĂą plusieurs bouquets de fleurs sont prĂ©sents. On y a retrouvĂ© Ă©galement une petite poterie, contenant des morceaux de racines de plantes portant la mention parfum ou substance employĂ©e pour parfumer. De l’encens, sous forme de billes ou de disques, fut dĂ©couvert Ă  Philae dans les tombes des prĂŞtres de l’Ă©poque ptolĂ©maĂŻque.
Les Egyptiens, inventeurs d’un système complet de bains que les Grecs et les Romains empruntèrent ensuite, prenaient très soin de leur toilette. Après de copieuses ablutions, ils se frottaient le corps avec des huiles parfumĂ©es afin de donner aux membres l’ Ă©lasticitĂ© nĂ©cessaire, capable de rĂ©sister aux effets du soleil. Les onguents employĂ©s Ă©taient d’une grande variĂ©tĂ©.
Au dĂ©but, ils Ă©taient dispensĂ©s par les prĂŞtres, seules personnes accoutumĂ©es au mystère de cet art. Les ingrĂ©dients Ă©taient en partie l’origan, les amandes amères mais aussi la myrrhe et l’encens d’Arabie.

Les parfums dans les fĂŞtes de l'Egypte antique

Les parfums Ă©taient en vogue dans les fĂŞtes de l'Egypte antiqueNous savons que dans les scènes de festivitĂ©s de l’Ă©poque phamonique, les convives respirent toujours des fleurs. Ils portent sur la tĂŞte des cĂ´nes de graisse parfumĂ©e. Des dessins reprĂ©sentent la fabrication des parfums et la manière d’en extraire l’essence, On les offrait aux dieux ; ils servaient Ă  embaumer les morts.
A HĂ©liopolis, la citĂ© du soleil, on brĂ»lait de l’encens au lever du jour, de la rĂ©sine Ă  midi et au couchant, une mixture de nombreux ingrĂ©dients appelĂ©e kuphi. Les processions religieuses faisaient une luxueuse dĂ©pense de parfums et de prĂ©cieux aromates. L’encensoir pharaonique est figurĂ© par un bras en bois qui tient le godet dans lequel brĂ»lent les morceaux d’encens.
Dans toutes les fĂŞtes, les parfums Ă©taient en vogue et des esclaves Ă©taient chargĂ©s d’enduire les tĂŞtes des visiteurs ou leurs perruques. Au cours de la rĂ©ception, des chapelets de lotus dĂ©coraient les cous ; des guirlandes de crocus et safran, des dĂ©cors floraux suspendus au plafond et posĂ©s sur les tables, mĂŞlaient leur arĂ´me suave Ă  la fumĂ©e des cassolettes. Afin de n’oublier aucun des cinq sens, des musiciens charmaient les oreilles avec leurs douces mĂ©lodies.C’est ainsi que fut reçu AgĂ©silas lorsqu’il vint en Égypte. Mais le rude Spartiate, non habituĂ© Ă  ce luxe, refusa les douceurs et les parfums, au grand dam de la bonne sociĂ©tĂ©.

Préparation des parfums dans l'Egypte antique

En Égypte, les parfums étaient aussi étroitement liés aux pratiques religieuses

Les Égyptiens utilisaient des fleurs locales telles que le lys, l’iris, le myrte, le lotus blanc, le lotus bleu et celles de plusieurs variétés d’acacia, ainsi que des plantes aromatiques comme la menthe, la marjolaine, l’aneth et le souchet odorant. Sans oublier les fleurs de troène d’Égypte, la racine d’acacia comme l’huile de dattier ou l’huile de ben, extraite des graines de moringa, un arbre qui pousse encore de nos jours en Égypte. L’huile de ben a l’avantage d’être inodore, de ne pas rancir et de fixer et conserver les parfums.
Outre les huiles végétales, les Égyptiens disposaient d’autres ingrédients, notamment les graisses animales (de bœuf ou de canard) pour la macération des plantes. Le procédé ressemblait à celui de l’enfleurage moderne consistant à superposer des strates de corps gras et de fleurs, et à laisser macérer le tout jusqu’à ce que la graisse s’imprègne de la fragrance des fleurs. Pour que l’arôme subsiste et pour retarder l’évaporation, on ajoutait un fixateur comme la spathe de palmier dattier que mentionne Dioscoride.
En règle gĂ©nĂ©rale, on les conservait dans des vases ou des pots d’albâtre, d’onyx, de verre, de porphyre ainsi que dans des boĂ®tes incrustĂ©es d’ivoire, adoptant des formes curieuses, comme celles de poissons ou d’oiseaux. Au musĂ©e des Parfums Ă  Paris, on peut admirer un petit vase en albâtre (Nouvel Empire) de la XVIIe dynastie.
La prĂ©paration des onguents Ă©tait si parfaite qu’un de leurs spĂ©cimens, conservĂ© dans un musĂ©e anglais et signalĂ© par Rimmel, exhalait encore son parfum après trois ou quatre mille ans! Mais ces produits coĂ»teux ne pouvaient convenir aux classes pauvres qui se contentaient de l’huile de castor (ricin) abondant en Égypte, encore utilisĂ©e par les femmes nubiennes.

Des momies Ă  l'odeur divine dans l'Egypte antique

En Égypte, les parfums étaient aussi étroitement liés aux pratiques religieuses. Lors des cérémonies célébrées dans les temples, toutes sortes d’onguents et de fumigations étaient utilisées. Elles étaient élaborées àpartir de résines ou de compositions mixtes (comme le kyphi, une sorte d’encens dont l’un des ingrédients était le raisin sec), synonymes de pureté et possédant une signification symbolique dans la liturgie. Dans le Papyrus Harris, il est dit : « J’ai planté pour toi un riche tribut de myrrhe, pour que l’on passe dans ton temple avec les aromates de Pount [région de la Corne de l’Afrique dont provenait la myrrhe] en le parfumant tous les matins. » L’historien grec Plutarque explique que l’on brûlait l’encens le matin, la myrrhe à midi et le kyphi l’après-midi. Les prêtres enduisaient de parfums et d’onguents les statues des divinités.
De la même manière, lors des rituels funéraires, on utilisait certains parfums précis pour donner au défunt une «odeur de divinité».Les momies étaient badigeonnées de parfum pour leur redonner vie et les rendre agréables aux dieux.

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