Les rues au Moyen Âge

Paris, capitale de la pollution
Eau de la Seine viciée, puanteur des rues, vacarme des encombrements… L’insalubrité de la ville Lumière a de tout temps accompagné son développement. Sans pour autant décourager sa population!

Les rues au Moyen Âge. De vastes latrines

Les rues au Moyen Âge. De vastes latrinesLes chroniqueurs du Moyen Age font des rues de Paris des descriptions assez effarantes. Pour se débarrasser du contenu de leurs pots de chambre, les habitants de la capitale n’ont pas d’autre moyen, semble-t-il, que de le jeter par la fenêtre ! Ceux qui vivent près du Pont-Neuf se servent tout simplement de la Seine comme dépotoir. Sans parler des déchets de boucherie, de triperie près du Pont-au-Change, des résidus des tanneries, des teintureries… Or, à cette époque, la Seine fournit aux Parisiens l’eau qu’ils boivent et avec laquelle ils se lavent, exercice qu’ils pratiquent d’ailleurs fort épisodiquement: les bains ont mauvaise réputation et passent pour préjudiciables à la santé.
A partir du règne de Philippe Auguste, un certain effort de salubrité est entrepris. En même temps que les premières rues pavées, apparaissent les premiers égouts. Malgré ces mesures salutaires édictées par les autorités, Paris et les principales villes de France offrent l’aspect de vastes latrines.
Le nettoiement des rues n’est assuré que très irrégulièrement, par exemple au moment des entrées royales ou durant les périodes d’épidémie. Dans le premier cas, les habitants sont tenus de curer les rues eux-mêmes, car il n’existe évidemment aucun service de voirie. Dans le deuxième cas, obligation est faite aux particuliers de mettre leurs ordures et détritus divers dans des paniers qu’ils rangeront le long des maisons et qui seront ensuite ramassés par des charretiers. L’effort de salubrité demandé aux habitants ne se prolonge pas au-delà de l’entrée du roi ou de la fin de l’épidémie. L’alerte passée, malgré les risques d’amende ou d’emprisonnement, les Parisiens reprennent leurs regrettables habitudes.

L'eau, principal facteur de pollution

L'eau, principal facteur de pollution au Moyen ÂgeL’eau est le facteur principal de pollution. Il faut attendre le XIIe siècle pour que les sources des collines de Belleville et de Ménilmontant soient captées et que les fontaines fassent leur apparition, dont celle des Innocents aux Halles.
Paris ne compte, à la fin du Moyen Age, que deux cents maisons qui reçoivent, par des canalisations, les eaux du Pré-Saint-Gervais, de Belleville et de Rungis. La majorité des habitants a recours aux fontaines publiques de la ville (six vers 1400, dix-sept vers 1500), souvent gorgées de vase et de calcaire. Ou bien est réduite à puiser l’eau dans la Seine. Henri IV améliore la qualité des eaux du fleuve en faisant installer sur le Pont-Neuf une pompe, appelée la Samaritaine, qui prélève l’eau et la purifie en même temps.

Les rues au Moyen Âge; des cloaques à ciel ouvert.

Les rues au Moyen Âge. Des cloaques à ciel ouvert.

Les noms de rue nous laissent un témoignage précieux et plein d’humour sur l’état de la chaussée au Moyen Âge.
A côté de la sempiternelle Grand Rue ou Grand Pavé rencontrée partout, des habituelles rues du Château, de l’Eglise, de l’Abbatiale, des Halles figurent des toponymes évocateurs de la gravité d’une situation, d’un état des lieux. Les rues Cavée, Creuse, Bie Crabe (rue en creux), les Trous Punais, la rue des Petits Pentheurs et d’autres appellations similaires sont déjà en soi révélatrices de voies remplies de saletés, de véritables fossés.
Que dire alors des rues ou ruelles Sale, Foireuse, du Bourbier ou de l’Avalasse, des voies appelées Basse-Fesse, Bougerue du Pipi, des Aysances, de la Triperie! Qu’évoquent encore ces légions de Merderon, de Merdereau (utilisé aussi pour les ruisseaux), de Merderouille, de Merdaric, de Merdron, de Merderel, de Merderet, ou encore ces rues Etoupée (bouchée), ces impasses du Cloaque, du fossé du Poullyon et d’autres appellations qui indiquent la présence d’immondices?
Il existe au Moyen Age, à Lourdes, une place Marcadal dont le nom vient de Marcaladosa ou quartier fangeux à proximité d’une tour de Mauhourat, ou mauvais trou, de fossés nauséabonds et d’une mare boueuse, encore mentionnés en 1412. Une porte Merdière s’ouvre dans l’enceinte de Saintes. Les écrits de l’époque usent d’un vocabulaire d’une richesse peu commune quand il s’agit d’évoquer l’excrément, la pestilence, le malodorant.

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Le vin est jugé plus sûr et la consommation moyenne est de 2 à 3 litres par jour et par personne.

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