Les prostituées dans la Grèce antique

Bravant des interdits des femmes s’émancipent mais il n’est pas simple de naître femme en Grèce antique. le comique Aristophane en se moquant autant de l’homme trompé, montre que les femmes, pour échapper aux lois draconiennes qui définissent leur rôle dans la cité doivent parfois mentir…

Quand une femme modèle trompe son mari…
L’histoire suivante racontée par l’orateur Lysias, mérite qu’on s’y arrête, car elle est particulièrement révélatrice.
Il s’agit d’une affaire d’adultère. Le plaideur, Euphilétos, a tué l’amant de sa femme, surpris alors qu’il était au lit avec elle. Il évoque dans sa défense les circonstances qui ont permis à sa jeune épouse de le tromper facilement :
« Lorsque j’eus décidé de me marier, et que j’eus pris femme, voici quelle fut d’abord mon attitude : évitant à la fois d’ennuyer ma femme et de lui laisser une liberté excessive, je la surveillais dans la mesure du possible, et, comme de juste, j’avais l’oeil sur elle. Mais, du jour où nous eûmes un enfant, je n’eus plus de défiance. Dans les premiers temps, juges, c’était le modèle des femmes, ménagère économe, maîtresse de maison accomplie. Mais je perdis ma mère, et cette mort a été la cause de tous mes malheurs. C’est en effet en suivant ses funérailles que ma femme fut aperçue par Eratosthène qui réussit, avec le temps. à la séduire : il guetta l’esclave qui allait au marché, se mit en rapport avec sa maîtresse et la perdit. »
Parce qu’il lui fallait veiller sur le bébé qui venait de naître et pour lui donner plus facilement son bain, on avait transporté l’appartement des femmes au rez-de-chaussée, afin d’éviter qu’elle ne tombe dans l’escalier. D’où une facilité plus grande pour sortir de la maison et rejoindre son amant sans que le mari, logé à l’étage, ne puisse le soupçonner. Mais, averti par une rivale jalouse, une femme mariée coupable d’adultère avec ce même homme, il prépara une ruse, revint de la campagne où se trouvait sa ferme plus tôt qu’il n’était prévu et put ainsi les surprendre.

Le délit d'adultère à Athènes

Athènes, le délit s’applique à toute relation extra-conjugale non seulement avec l’épouse, mais avec les filles, soeurs, mères, mariées ou non, ou avec la concubine d’un citoyen. Les seules femmes avec lesquelles il ne peut y avoir adultère sont les prostituées.
Ce délit fait l’objet d’une action publique, ouverte à tout citoyen. Selon la majorité des historiens, la peine peut être la mort. Le mari pouvait aussi agir, semble-t-il, par l’action d’outrage et par l’action privée de violences . Celui qui, chez lui, surprend l’adultère en flagrant délit peut le tuer impunément. La loi athénienne sur l’homicide, attribuée à Dracon (621-620), établit le caractère légitime d’un tel meurtre.

Les belles Héraïres ou courtisanes à Athènes

Les belles courtisanes ou prostituées dans la Grèce antique

Quand la concubine était une Athénienne, comment la distinguait-on de la femme légitime, si ses enfants à elle aussi étaient considérés comme Athéniens ? Isée nous dit : « Ceux-là même qui donnent en concubinage des filles leur appartenant conviennent d’une somme qui sera versée à la concubine. » On peut concevoir que des Athéniens pauvres, incapables de doter leurs filles, leur aient fait contracter des unions de ce genre en exigeant seulement pour elles des avantages pécuniaires en cas de séparation. Au contraire, la femme légitime, elle, apportait ordinairement une dot à son mari.
Les courtisanes (hétai’rai), quand à elles, étaient principalement des esclaves. Elles se contentaient souvent d’une modeste rétribution d’une obole, alors que d’autres, les hétaïres de haut vol, coûtaient très cher à leurs amants. A l’époque hellénistique, des courtisanes réussirent même à se faire épouser par des princes et à devenir reines. Dès le IVe siècle, la célèbre Phryné. Béotienne de Thespies, devint fort riche. Elle s’appelait en réalité Mnésarété, ce qui signifie celle qui se souvient de la vertu. Son surnom de Phryné lui était venu de son teint jaunâtre (phryné veut dire crapaud) qui ne l’empêchait pas d’être fort belle. Maîtresse de Praxitèle, elle lui servit de modèle, dit-on, pour plusieurs statues d’Aphrodite.
Il y avait à Athènes, au quartier du Céramique, mais surtout au Pirée, depuis l’époque de Solon, des maisons de prostitution ; une partie du profit des tenancières avait servi à édifier le temple d’Aphrodite Pandémos.
Ces courtisanes, libres ou cloîtrées, étaient-elles vraiment comme on le prétend, des femmes plus instruites et cultivées que les Athéniennes honnêtes? Cela reste douteux. De Phryné, on nous dit qu’elle était belle, mais non pas qu’elle était intelligente et cultivée comme Aspasie. C’est par leurs attentions et leurs complaisances que les hétaïres retenaient leurs amants. Comme le dit un poète comique :
Une maîtresse n’est-elle pas toujours plus aimable qu’une épouse ? Assurément, et il y a une bonne raison à cela. Si déplaisante que soit l’épouse, la loi vous oblige à la garder chez vous. La maîtresse, au contraire, sait qu’on ne s’attache un amant qu’à force de soins.
Il reste probable, cependant, que beaucoup de courtisanes avaient reçu une éducation plus libre et plus large que les bourgeoises d’Athènes, notamment en ce qui concerne la musi­que, le chant et la danse ; nombre de courtisanes venaient jouer du hautbois (aulos), chanter et danser dans les banquets.

La prostitution à Athènes

Selon le droit athénien, l’homme qui se prostitue (dans une relation homosexuelle) perd la capacité d’exercer une fonction publique et de fréquenter les lieux publics. La violation de l’un de ces interdits est punie de mort. La raison de ces règles se trouve dans le rôle social que joue la pédérastie.
La prostitution féminine, en revanche, n’est pas punie, car elle emplit une fonction socialement utile (rempart contre l’adultère); il en existe plusieurs formes. La plus dépréciée est celle que pratiquent les femmes se vendant le long des routes ou dans les bordels. Mais celles qui accompagnent les hommes en société (fermée aux femmes honnêtes) et qui ont reçu à cette fin une certaine éducation, dont sont privées les femmes en général, sont dites « compagnes ». Auprès de certains temples (et à leur profit), la prostitution sacrée est pratiquée. Mais il n’y en a pas de trace à Athènes.

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