Les gladiateurs dans la Rome antique

Esclaves, sportifs, combattants renommés, les gladiateurs étaient les héros de l’arène romaine. Des dizaines de milliers d’entre eux y furent acclamés avant d’être envoyés à la mort lors de spectacles dont la forme moderne nous fascine encore de nos jours.

Chaque combattant avait un un équipement distincts. Le gladiateur léger était presque nu, doté d’un trident ou d’un poignard et parfois d’un filet, grâce auquel il pouvait phagocyter son adversaire. S’il se trouvait acculé, il n’avait guère de chance de survivre. Mais il avait l’avantage de l’agilité

Le Colisée. La scène de la fête et de la mort
Achevé en l’an 80, le monument se prêtait a tous les jeux romains. dont des combats de gladiateurs et, a l’origine de mini batailles navales (naumachies) Les spectacles pouvaient être organises par l’Etat ou de riches patriciens Lors de l’inauguration, près de 9000 animaux sauvages furent mis a mort Un record sous le règne de Trajan. En 107, 11000 animaux et 10 000 hommes auraient été impliques durant 123 jours de fête. Côte technique, 1500 marins étaient employés pour manœuvrer au-dessus du Colisée l’immense velarium qui donnait de l’ombre aux 55000 spectateurs. Ceux-ci pouvaient alors admirer a la belle saison, et environ six fois par an, le combat des gladiateurs dont l’âge dépassait rarement 22 ans.

Les types de gladiateurs

Les gladiateurs, héros de l'arène romaineDepuis son introduction à Rome, en – 264, la gladiature, à l’origine un jeu funèbre à caractère sacré et aux règles simples, est devenue à la fois une distraction populaire et un puissant moyen pour les gouvernants de se maintenir au pouvoir en manipulant la plèbe.
Les règles du jeu se sont compliquées, les rôles aussi. En gros, il y a deux camps : les lourds et les légers. Les lourds sont suréquipés, protégés par des armures et des casques, des boucliers, mais tout cela les ralentit et les handicape face aux légers, à l’armement modeste mais qui ont la rapidité pour eux.
Parmi les lourds, il y a l’hoplomaque, le cataphractaire, l’andébate, que son casque rend totalement aveugle, le crupelarius, si recouvert de fer qu’il ne peut se relever s’il tombe ; le mirmillon, avec une daurade (mirmillo) figurée sur son cimier, adversaire traditionnel du rétiaire, quasiment nu, censé attraper avec un filet et un trident ce poisson d’un genre particulier.
Le rétiaire est un léger, comme le thrace, qui combat armé d’un poignard courbe et d’un tout petit bouclier rond, la parma, armement inspiré des panoplies traditionnelles des peuples de la mer Noire. Légers aussi, les vélites et les secutores, les « poursuivants ». Les grandes casernes possèdent également des cavaliers, et des essédaires, des gladiateurs qui combattent à deux sur un char.
Le rétiaire, par exemple, était un gladiateur léger qui jetait un filet sur son adversaire pour l’anéantir. Il pouvait aussi tenir l’autre à distance avec une fourche au manche long tout en essayant de l’atteindre au cou. Mais si le gladiateur lourd évitait le filet et acculait l’autre, ce dernier n’avait plus guère de chance.
L’issue du combat se jouait plus à la fatigue qu’à autre chose. Il ne faut pas imaginer un duel d’escrimeurs. On assistait plutôt à une course-poursuite où le premier qui s’effondrait par fatigue ou hypoglycémie n’avait plus qu’à solliciter sa grâce auprès du président. On a d’ailleurs découvert récemment que les pistes des amphithéâtres étaient ovales : non seulement pour permettre à toute l’assemblée de bien suivre le combat, mais aussi pour que les gladiateurs aient assez d’espace pour se poursuivre.

Organisation des combats de gladiateurs

Organisation des combats de gladiateurs dans la Rome antiqueNous savons, par les graffiti peints sur les murs de Pompéi, que les combats étaient annoncés longtemps à l’avance. Les surnoms des gladiateurs (qui ressemblent étrangement à ceux de nos sous-marins atomiques : l’invincible, le foudroyant, etc.) alléchaient le public, mais l’on attendait surtout la composition des paires d’adversaires. Là encore, le goût et l’attente de la foule contredisaient les intérêts matériels du donateur : opposer deux champions de haut rang (et donc être à peu près sûr d’avoir à payer le prix exorbitant de la vie du vaincu), c’était de la folie, mais, inversement, opposer à une vedette un combattant inconnu ou de seconde zone, c’était se moquer du monde. On voit la dialectique subtile qui unit et qui oppose, dès le début, l’organisateur et la foule : le premier doit tout faire pour accorder à ses concitoyens la plus intense satisfaction, dans les limites que lui seul connaît, celle de ses finances. Si aucun suspense n’existe, si les combats sont à l’avance déséquilibrés, non seulement on ne prendra aucun plaisir à l’opposition mais, surtout, à quoi rimera l’acte final? Quel intérêt d’accorder ou de refuser la grâce d’un pauvre type? On sifflera. Il faut donc convaincre le public que les choses seront sérieuses.
Pour ce faire, outre une bonne qualité des opposants (mais nous n’ignorons pas que ces choses-là s’arrangent), des techniques de conditionnement avaient été soigneusement mises au point. L’une des trouvailles les plus géniales, sans doute, consistait dans cette faculté qui était offerte à qui le voulait d’assister, la veille des jeux, au dîner des combattants du lendemain : tels étaient ceux dont, à peine plus tard, on tiendrait le sort entre ses mains…
Il faudrait des pages pour décrire tout le cérémonial qui entoure les jeux eux-mêmes : le défilé solennel dans la ville, puis dans l’arène; les fouets que l’on prépare, les fers que l’on met à rougir pour punir et stimuler les indolents; un orchestre qui joue; des hérauts; des pancartes que l’on fait circuler; l’arrivée du président; celle des arbitres; les armures étincelantes; les récompenses (palmes, couronnes, prix en espèce) sur l’estrade, et puis les civières, voire le charnier bien en évidence. Les affrontements qui commencent, les pauses avec les soigneurs qui s’activent. Et la fin. Broutille : le second combat sera de meilleur niveau, cette fois on accordera peut-être la grâce.

Tout le peuple s'intéressait aux combats des gladiateurs

Tout le monde s'intéressait aux combats de gladiateursDe même qu’aux funérailles des grands hommes de la Rome républicaine, tout le peuple d’une cité moyenne peut suivre ces jeux : les amphithéâtres sont vastes et les combats s’étalent sur plusieurs jours. Chacun se trouve à sa place, les plus importants occupent les sièges réservés à leur nom ou à leur fonction. Ils portent, bien sûr, la toge. Nul ne comprendrait l’absence des magistrats ou, à Rome, de l’empereur ou de son représentant. C’est un très grand moment de la vie civique, non seulement cautionné mais organisé par les autorités. Quiconque s’abstiendrait passerait pour asocial ou anormal, mais, à vrai dire, parmi tous les noms que la tradition nous a transmis, nous n’en connaissons aucun qui se soit signalé par un comportement aussi étrange.
Tout le monde s’y intéressait, y compris la bonne société, y compris les lettrés. Il y avait là des dizaines de milliers de personnes. On venait de loin, des cités environnantes. Dans les gradins se pressaient des hommes, des femmes, des enfants.
Le spectacle avait tant de succès qu’à Rome, par exemple, les gens commençaient à attendre devant le Colisée dès la veille au soir ! D’autant plus que les combats de gladiateurs étaient assez rares : ils avaient lieu une fois par an ou même moins, à la différence des fréquentes courses de chars. Pour cette même raison, le spectacle était payant, du moins aux bonnes places. Certaines étaient réservées aux sénateurs, à la noblesse.
Derrière eux s’asseyaient les citoyens vêtus de toges. Car ce genre d’attraction était l’équivalent d’une cérémonie civique et les spectateurs se devaient d’être bien habillés pour y assister ; ils portaient donc la tenue citoyenne qu’était la toge. Quant au haut des gradins, il était laissé aux pauvres gens.

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Le saviez-vous ?

Le gladiateur lourd était muni d'un équipement qui le protégeait efficacement : cuirasse, casque intégral, jambières, bouclier... Mais qui le ralentissait et pouvait l'épuiser. Au point de le faire tomber et de l'exposer à la menace de son adversaire.

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